A travers le destin d’une saucisse Montbéliard qui se transforme en knacki Herta, cette création parle avec humour des diktats imposés aux corps des femmes.
La saucisse est parfumée, elle se désire fade. Elle est chair, elle se rêve plastifiée.
Superficielle, frivole, perdue, en quête, elle tente de vivre dans un monde où valoriser sa propre image est un travail à plein temps.
Isabelle Esposito, autrice et actrice, se glisse avec malice dans la peau de cette saucisse narcissique.
Articles de presses, photos et références sociologiques, télévisuelles, cinématographiques s’entremêlent pour décrire la vie pimentée de ce joyeux boyau de chair.
Cette création entre viande et star système parle de la standardisation des corps. Elle dénonce les travers d’une société qui sous couvert d’une différenciation infinie « chacun fait ce qui lui plaît » ne produit que de la norme. Elle pointe du doigt la déshumanisation à l’œuvre, le désir de ne plus sentir, de ne plus souffrir, pour – oh extase ! – devenir objet.
Je suis une saucisse est une œuvre féministe qui dit l’insensibilité, la perte de sens, la folie que produit la dictature des images.
Face à nos vies virtuelles, cette création clame la chair et le sang face à l’image.
Ecriture et jeu : Isabelle Esposito
Regards extérieurs : Lucie et Thierry Lachkar
Costume : Jannick Peron
Réalisation du film : Miriame Chamekh
Webmaster : Igor Galabovski
Partenaires : Coréalisation La Scierie
Remerciements : Fabrice Baudart, Bernadette Du Manoir, Martine Gonnetand
Festival d'Avignon 2021
Du samedi 17 juillet au mercredi 28 juillet
à 15 h 20.
Découvrez la série vidéo dans laquelle la Saucisse débuta sa carrière d'actrice.
Mardi 20 et lundi 26 juillet 2021 à 15 h 20
La Scierie
Actrice/lectrice : Charlotte Thévenaz-Faubert
Durée : 30 minutes
Entrée libre
Remerciement infini à mon ami Fabrice Baudart pour ces patientes et exigeantes relectures de L’actrice et des romans à venir. (RIRE).
Au fil des siècles, les femmes furent majoritairement représentées comme des objets de désir ou de peur (déesse, prêtresse, fée, sirène, furie, sorcière, meurtrière). Dans ces représentations, l’une brille par son absence : celle d’un corps de femme drôle. Comme si le rire n’avait pas le droit de s’incarner dans un corps féminin. Le rire peut briser le désir.
Certes, il y a Valeska Gert à Berlin (1920), Joséphine Baker à Paris (1930), Lucille Ball aux Etats-Unis (1950) et plus près de nous, Emma la Clown, ou les figures du New Burlesque. Mais ces femmes talentueuses ne se sont pas créé un corps-personnage avec une gestuelle, des pensées, une vie quotidienne, un passé.
La star est un corps-personnage féminin burlesque. Un corps oisif et désaxé qui réfléchit l’angoisse de notre société bouchée, sans débouché. Un personnage qui oscille entre son quotidien clochardisé et ses rêves de grandeur.
Avec sa robe noire, ses chaussures blanches à la Daisy et sa drôle de démarche, La star est un fantôme du cinéma muet. Elle
est une nomade, une sans domicile fixe, elle peut aller d’un musée à un supermarché, d’un cimetière à un théâtre. Elle est une figure de l’errance. Elle n’a pas de lieu pour habiter. Sa maison est la ville.
La star est une création chorégraphique et une installation vidéo qui interrogent l’injonction qui nous est faite de devenir star.
Isabelle Esposito s’invente un double mélancolique au corps burlesque : La sombre sautillante.
La sombre sautillante est une vieille enfant, clochardisée et coquette. Issue de la grande famille des saltimbanques, des bouffons, des vagabonds, des errants, elle n’a pas de lieu pour habiter. La scène de théâtre, avec son confort – eau, électricité, chauffage ! Youppiiiii – est le lieu où elle a (provisoirement) posé son paquetage.
Sans y prendre garde, par petites touches, en étant juste au cœur, elle nous parle de notre monde bouché sans débouchés et des modèle de réussite qu’il nous impose (devenir riche, star). La drôlerie naît du décalage entre sa réalité clochardisée et ses rêves.
La sombre sautillante a une vie sur scène et en images. Ses remous, petits films d’art, tournés à Paris, Saint-Ouen, à La Fonderie au Mans, Au Centre National des Écritures du Spectacle de la Chartreuse Lez Avignon, la montrent dans ses activités loufoques, ses errances dans les villes.
L’enjeu de cette aventure artistique est de donner l’épaisseur d’une vie à un pur personnage de fiction.
Chorégraphie et interprétation : Isabelle Esposito
Le 29 janvier et 5 février 2013 à l’Espace 1789 à Saint-Ouen et les 8, 9, 10 février 2013 au Grand Parquet à Paris
Coproduction l’Espace 1789 à Saint-Ouen – Subvention, Mairie de Paris.
Conception, chorégraphies, films, photographie, performance : Miriame Chamekh, Isabelle Esposito, Igor Galabovski, Thierry Lachkar
Du 28 avril au 6 mai 2018 à ART/X/TOYAMA à Uozu, Japon
8ème Exposition internationale d’art contemporain de Toyama
Niikawa Bunka Hall
http://art.p-alpha.ne.jp/en/
JE SUIS MORTE titre-cri-de-guerre, avec des plumes, une hache et la violence qui va avec. Isabelle Esposito taille corps, mots et met la mort au centre du plateau.
Dans son lit une jeune femme agonise. La chambre se charge de l'attente angoissée de la famille. Le passé reflue. Les souvenirs de l'agonisante dansent autour de son lit. Le spectacle épouse le rythme désordonné des battements de son cœur.
Dans une société qui fait l'apologie de l'immédiateté, de l'éternelle jeunesse et de l'avoir, dire la valeur du fait même de la perte, dire l'incroyable vivant et le mortel en nous, dire l'essentiel de l'expérience et l'unique de la représentation..
Ce spectacle dépeindra en détail, l’agonie d’une femme. Il donnera à voir sa réalité, les allers venues de la famille, du médecin mais surtout, ses irréalités : ses hallucinations. Le spectacle alternera entre scènes glaciales familiales et hallucinations débridées. Tantôt elle assiste terrorisée à ses propres visions, tantôt elle y participe d’une manière endiablée. Dans ce continuum qui souffle le froid et le chaud, se produit parfois une rupture : l’agonisante s’adresse aux spectateurs. Elle les prend à témoin. Ainsi se crée un double dispositif entre adresse au public et représentation.
Mettre la mort au centre du plateau, c’est mettre le doigt dans la plaie, pour voir le sang couler. La bête-théâtre est encore vivante, le sang coule dans ses veines. Le théâtre renoue avec la cruauté, avec celle des premiers spectacles des gladiateurs où l’on venait voir le sang couler, même si ici, le sang est remplacé par le temps. Le temps file, s’écoule, il est compté. Le temps de la représentation devient alors l’exact temps de l’agonie.
Isabelle Esposito
Mise en scène, chorégraphie et texte d’Isabelle Esposito
Artistes interprètes : Christophe Cuby, Thomas Laroppe, Anthony Moreau, Isabel Oed, Maxence Rey, Alexia Vidal
Scénographe : François Marsollier
Créateur lumière : Mathieu Rollet
Photographe : Christophe Rivoiron
presse
Peur / solitude / abandon, des mots qui ne pourraient en former qu’un seul. Un seul comme un feu dans la nuit pour guider notre travail.
Dans un dortoir, 5 personnages se débattent entre leurs corps affaiblis et la peur qui envahit leurs bouches. Depuis quand sont-ils là ? D’après leurs costumes clownesques, leurs habits loqueteux, leurs faux nez on pourrait croire qu’ils sont là depuis longtemps. Ils sont aussi vieux que le théâtre, ils en sont les débris.
Dans ce dortoir-bateau ouvert aux 4 vents, ils tentent de s'inventer une vie. Ils jouent, ils dansent, ils tuent le temps comme ils peuvent malgré leurs « corps empêchés ». « Corps empêchés », par la vieillesse, par la mort qui les guette, par l’idiotie qui s’est invitée dans leur cerveau.
La figure du fou, de l’idiot, de l’insensé, du mélancolique dans toute sa dimension comique et métaphysique, hantera ce travail. Plus près de nous - le corps insoumis et toujours renouvelé du burlesque – nourrira cette création. Nous mettrons en corps le délabrement physique, psychique de ces 6 rescapés, sans oublier d’en souligner le comique de situation. Tout en suivant le chemin qui est le nôtre, nous nous attacherons à ciseler un corps non naturaliste, morcelé, fragmenté (qui à perdu la totalité) et qui pourtant n’en continue pas moins d’agir.
Tel un métronome, des bribes de texte sortis tout droit de l’inconscient scanderont cette vieille nuit. Ces bouts d’angoisses, d’obsessions, de fantasmes, de peurs, ne tenteront pas de combler mais d’agrandir la nuit. Ce qui nous intéresse n’est pas tant « ces phrases lancées dans la nuit » que le silence qui suit. La partition textuelle ne sera qu’un élément parmi d’autres dans la composition du spectacle.
Pétrir, malaxer, à partir de l’inusable thème de « l’homme abandonné », piocher à pleines mains dans l’imaginaire du moyen âge, de son carnaval, de sa nef des fous, des peintures de Breughel l’Ancien, de Bosch afin de créer une tension/nuit, née de l’équilibre instable entre tragédie et burlesque, tels sont nos intentions de création.
Isabelle Esposito
Texte et mise en scène : Isabelle Esposito
Avec : Anne-Sophie Aubin, Thomas Laroppe, Isabel Oed, Maxence Rey, Sylvain Wallet
Lumière : François Marsollier
Son : Frédéric Perriot
Costume : Anna Rizza
Création du 11 au 19 janvier 2008 à 20 h 30 à L’Espace 1789
Reprise Du 16 au 20 juillet 2008 à 21 h Gare au Théâtre à Vitry sur Seine
Ce spectacle a reçu l’aide à la création du Centre National du Théâtre (DMDTS) et de l’ADAMI
Coproducteur : L’espace 1789 à Saint-Ouen
Résidence de création à Micadanses/Paris en septembre 2007
Remerciements au Centre Dramatique National des Alpes
Aide à la création - Cat. DRAMATURGIE PLURIELLE - printemps 2007
Sur le plateau trois femmes et deux hommes, habillés de couleur crème, couleur de l’oubli-pas-tout-à-fait. Ils sont seuls, dans un espace qui pourrait être leur appartement : chaise, fauteuil, portemanteau, lavabo…Quand les spectateurs entrent, ils sont immobiles, figés. Quelque chose est arrivé : ils n’ont pas pu continuer. Une femme porte ses sacs de provisions à bout de bras, une autre à la main crispée sur une brosse à cheveux, un homme tente désespérément de faire son nœud de cravate…
Soudain, sur le plateau on entend : Il s’approche !
Qui est-ce qui s’approche ? L’histoire d’un amour immense, d’une passion entre deux héros, Achille, le Roi des Grecs et Penthésilée, la Reine des amazones. Une passion que tout le monde a oublié. Eux, sans doute plus que tous, car leurs désirs de l’autre s’est tari.
Peu à peu des bribes de texte d’Achille et de Penthésilée s’insinuent sur le plateau. On ne sait jamais qui parle. La mise en scène accentue cette distorsion, afin que le voir et l’entendre ne proviennent jamais de la même source, à savoir d’un(e) acteur(trice).
Un « Mais plus près, mais plus près » provenant de la sphère du féminin, fait écho à un « Si je ne l’ai pas rassasiée celle-là …» provenant de celle du masculin, pendant qu’une femme tente d’appliquer du rouge sur ses lèvres et qu’un homme se lave le visage avec un gant. Ces cinq corps sont pris dans un engrenage de phrases désirantes. Comme « Dans la colonie pénitentiaire » de Kafka, ils aimeraient, à force de répéter ces phrases, se les graver, se les tatouer dans la peau.
Pour fuir cette tragédie qui vient se lover dans leurs bouches (à la fin de la pièce Penthésilée mange Achille), ces cinq déboussolés n’ont qu’une solution : ils s’accrochent à leurs actions quotidiennes. Plus la banalité se fait présente dans leurs gestes, plus l’extraordinaire de cette passion-Penthésilée, révèle la béance de leurs vies. Pourtant dans toute cette solitude peu à peu des corps se rapprochent, finissent par danser. Leurs petites histoires « se ravivent » à la grande histoire de Penthésilée. Mais l’autre, l’être aimé, même quand il est proche, n’est que souvenir. Toute la scène devient alors le lieu de la réminiscence, du souvenir, de l’amour perdu, du disparu.
Isabelle Esposito
Mise en scène/adaptation : Isabelle Esposito
D’après Penthésilée de Heinrich Von Kleist / traduction Julien Gracq
Avec : Thomas Laroppe, Kataline Patkaï, Alberto Pitozzi, Maxence Rey, Orane Steinberg
Création lumière : François Marsollier
Création son: Sophie Amiard
Création du 23 au 25 septembre 2005 à Mains d’Œuvres / Saint-Ouen.
Et du 29 septembre au 1er octobre 2005 à L’Etoile du Nord / Paris.
Tournée
Les 10 et 11 mars 2006 à L’Espace Pier Paolo Pasolini.
Les 25 et 26 mai 2007 à L’espace 1789 à Saint-Ouen.
Co-réalisation Mains d’Œuvres – Saint-Ouen et l’Etoile du Nord – Paris.
Ce projet a reçu l’aide de la création d’œuvres dramatique du Ministère de la Culture et de la Communication et de l’Adami.
Il a fait l’objet d’un prêt de studio au Centre National de la Danse - Pantin et d’une résidence de recherche à Micadanses – Paris.
En 2006/2007 Isabelle Esposito est « Artiste associée » à l’Espace 1789 à Saint-Ouen.
presse
Ce spectacle est né de la convergence d’un travail sur le corps et d’une fable dramatique.
Isabelle Esposito a entamé avec des danseuses/actrices, un travail approfondi pour disséquer, recomposer et inventer ces corps chaotiques, écartelés qui peuplent cette fable : l’histoire d’une servante dont l’intériorité – fantasmes, cauchemars - se met à vivre à l’extérieur d’elle-même, au cœur d’une taverne. L'histoire un d’un être banale, gris et de ses tensions riches et colorées.
Comme dans les spectacles précédents, la bouche est volontairement obstruée pour remettre le corps de l’interprète au centre du plateau. Comment faire résonner une autre vie sur scène ? Comment tendre l’espace ? Comment traduire l’angoisse ? Voilà les questions qui ont guidé ce travail.
Isabelle Esposito
Conception, mise en scène Isabelle Esposito
Avec : Orane Steinberg, Maxence Rey, Edwine Fournier, Isabelle Esposito
Lumière : Jean-Yves Courcoux
Création en juin 2001 à l’Echangeur à Bagnolet
Avec : Céline Joyeux, Valérie Rebergue, Orane Steinberg, Isabelle Esposito
Reprise en décembre 2001 à Mains d’Oeuvres à Saint Ouen et avril 2003 dans le cadre de la Biennale Nationale de danse du Val de Marne.
"Elles sont deux moitiés, ce n'est pas pour cela qu'elles forment un tout. De leurs quatre yeux, elles regardent le monde" (I.E.)
Mise en scène : Isabelle Esposito
Avec : Anne-Sophie Aubin, Manon Juncker, Michel Mottu, Bruno Therasse
Gare au théâtre , Vitry-sur-Seine
Du 01 au 12 mars 2000